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Famous in Love
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The book that inspired the hit Freeform series, by the New York Times-bestselling author of In Five Years.
When Paige Townsen gets plucked from high school obscurity to star in the movie adaptation of a blockbuster book series, her life changes practically overnight. Within a month, Paige has traded the quiet streets of her hometown for a bustling film set on the shores of Maui, and she is spending quality time with her costar Rainer Devon, one of People‘s Sexiest Men Alive. But when troubled star Jordan Wilder lands the role of the other point in the movie’s famous love triangle, Paige’s crazy new life begins to resemble her character’s.
In this exciting tale of romance and drama, both on-and offscreen, Paige must adjust to a crazy new life without the daily support of her friends and family, while figuring out who she is–and who she wants–as the whole world watches.
Excerpt
Prologue
Écoutez-moi.
Je vais vous raconter à quoi ressemble ma vie avec lui. Quand il m'embrasse. Quand il m'effleure la joue. Je vais vous confier ce qu'il me murmure à l'oreille juste avant d'affronter les cris de la foule. Quand il me tient par le petit doigt, ce geste discret qui échappe à l'œil des photographes. Je vais vous expliquer nos signaux. Un clin d'œil : Tout va bien, je suis là. Deux clins d'œil : Ne réponds pas à cette question. Je vais tout vous raconter, mais vous devez me promettre de ne jamais l'écrire ni le répéter. Ce sera notre petit secret.
Parfois, pendant les interviews, je meurs d'envie de dévoiler la vérité. La journaliste me demande quelle est ma marque de jeans préférée et moi, tout ce que je veux, c'est me lever de ma chaise, m'assoir en tailleur sur le tapis et lui déballer ma vie. C'est dans ma nature. Je fais très vite confiance aux gens. Quand j'étais en troisième, j'ai confié à Holly Anderson que ma sœur était enceinte. Quelques heures plus tard, toute la classe était au courant. J'aurais dû m'y attendre. On n'était pas amies, mais j'ai ressenti le besoin de lui annoncer la nouvelle. J'adore partager ma vie avec les autres. Le problème, c'est qu'aujourd'hui c'est justement ce qu'on m'interdit.
Je me concentre sur la question qu'on vient de me poser. Du coin de l'œil, j'aperçois l'attachée de presse avec son carnet à la main, le dos crispé, les pieds ancrés dans le sol, les yeux rivés sur sa montre, comme si l'aiguille était un bébé trop lent qu'elle essayait tant bien que mal de faire avancer.
— Les jeans Seven, dis-je en hochant la tête.
Je reste fidèle au contrat qui nous lie à cette marque. C'est la seule que j'ai le droit de porter depuis six mois.
— Moi aussi, répond la journaliste.
Elle me fait un clin d'œil, comme si on était amies depuis toujours. J'ai déjà oublié son prénom. Je ne sais même pas si on me l'a donné. Ici, le seul qui compte, c'est le mien.
L'interview se termine. Je tourne à droite dans le couloir. Le voilà. Il se dirige vers moi, entouré de Wyatt, Sandy et deux filles que je ne connais pas. Nos regards se croisent. Je ne peux pas le toucher. Je n'ai qu'une envie : me jeter dans ses bras et partir avec lui, loin d'ici. N'importe où. Un endroit à nous, seulement nous. Mais c'est impossible. Personne n'est au courant. Ni Wyatt, ni Sandy, ni même Cassandra. Ils pensent qu'on est de simples amis, que je suis avec quelqu'un d'autre. Ils ne savent pas que j'ai commis une grosse erreur. Ils ne savent pas que, comme August, j'ai fait le mauvais choix.
1
— Tu es une star, Patrick.
Jake me fait un clin d'œil. C'est une blague qui date du CM 2. On jouait Les Trois Corniauds à l'école. J'avais décroché le rôle du petit garçon. Après le spectacle, tout le monde s'est mis à m'appeler Patrick – ce qui ne ressemble pas du tout à Paige, mais peu importe. Mes camarades de classe manquaient cruellement d'imagination. Depuis, ma réponse est toujours la même : « Au moins, je suis connue pour quelque chose. »
La vérité, c'est que j'ai toujours été différente. Comme le bouton d'un manteau qui ne s'aligne pas avec le trou. Cadette de quatre enfants, née à Portland et atteinte de dépression saisonnière, je ne me suis jamais sentie à ma place. Ni dans ma famille, ni dans ma ville. Parfois pas même avec Jake, qui depuis vingt minutes me fait la morale sur les conséquences désastreuses des produits laitiers sur notre santé. Il s'est tu seulement parce qu'on est tombés sur une affiche de ma dernière pièce placardée à l'entrée de la librairie. On l'a accrochée là le mois dernier. Je suis surprise qu'elle y soit encore.
Jake et moi, on se connaît depuis qu'on est bébés, mais on est radicalement différents. Il est calme, brillant, un vrai génie – un jour, il changera le monde. Moi, je suis bavarde et bonne élève, certes, mais je travaille dur pour y arriver. Je n'ai pas son talent inné pour la biologie et la chimie. Ni pour aucune autre matière, d'ailleurs.
Sauf le théâtre.
— Tu n'as toujours pas de portrait ? s'étonne Cassandra.
Elle tire sur une de ses couettes en fronçant les sourcils. Cassandra est toute petite, mais sa personnalité est aussi imposante que ses cheveux – un nid de boucles blondes qui refuse de tenir en place. De notre petit trio, c'est elle qui ressemble le plus à une actrice. Elle se comporte dans la vie comme si elle était sur scène. Je la connais depuis qu'on a cinq ans. Elle a toujours été excentrique. Pourtant, elle veut devenir biologiste marine.
— Jake m'a promis de me prendre en photo, dis-je en fixant l'affiche.
Contrairement aux autres comédiens, qui ont leur portrait à côté de leur nom, le mien est accompagné d'un espace vide. J'ai demandé à Jake de me tirer le portrait il y a plus d'un mois, mais il était trop occupé. Notre meilleur ami passe son temps à manifester contre quelque chose : le plastique, la construction d'immeubles, la déforestation, et même le pop-corn – il paraît que celui qu'on achète au cinéma est génétiquement modifié. On a perdu une semaine de nos vies pour ces fichus grains de maïs.
Cassandra le regarde avec pitié, puis se tourne vers moi :
— Si ta carrière dépend de lui, tu vas finir dans une décharge.
Jake ouvre la bouche pour se défendre, mais elle l'ignore.
— Je m'en charge, dit-elle en ouvrant son sac. J'ai un nouvel appareil photo.
— Quoi ? !
Survolté, Jake lui arrache l'appareil des mains. Cassandra couine de joie.
— Comment tu te l'es offert ?
— Baby-sitting, répond-elle avec fierté.
— Super ! On pourra prendre des photos de la manif la semaine prochaine et les envoyer au journal.
— Une autre manif ?
J'essaie de cacher la déception dans ma voix, mais Jake me fusille du regard, une expression que je lui connais trop bien.
— Les manifs s'arrêteront quand la pollution ne sera plus un fléau, quand les animaux seront traités avec respect, quand les êtres humains comprendront qu'ils sont responsables de l'état de notre planète.
— Désolée.
Je m'en veux toujours de ne pas soutenir Jake dans ses batailles. Moi aussi, j'aimerais que le monde soit plus juste et plus beau. Mais j'aime aussi m'amuser et aller au cinéma.
Cassandra passe un bras sur mon épaule.
— Il y a peut-être un bon film à voir à l'Aladdin.
On jette un œil au programme. Jake est focalisé sur l'appareil photo. La dernière fois que je l'ai vu aussi heureux, c'est quand Starbucks est passé aux matériaux biodégradables.
— Mon Dieu ! hurle Cassandra.
Je me bouche les oreilles tandis que Jake manque de lâcher l'appareil.
— Qu'est-ce qui se passe ?
— Regardez ! Regardez ! Vous voyez ce que je vois ?
Elle montre du doigt un flyer qui parle de Locked, son roman préféré. C'est une trilogie, mais seuls les deux premiers tomes sont sortis pour le moment. Ce sont des best-sellers dans le monde entier. L'auteur, Parker Witter, y raconte l'histoire d'une fille qui échoue sur une île déserte après un crash aérien. L'autre survivant (le meilleur ami de son petit ami) a une connexion surnaturelle avec l'île, et ils tombent amoureux. Le problème, c'est qu'elle aime encore son copain, qui était dans l'avion avec eux et qu'elle croit mort.
Je n'ai pas encore lu la saga, mais j'ai fouiné sur Google, intriguée par l'enthousiasme de mon amie. Je suis tombée sur des centaines de milliers de vidéos sur YouTube, sans compter les forums et les fanfictions dédiées aux héros. Noah et August sont les Roméo et Juliette des temps modernes. Le soir de la sortie du deuxième tome, Cassandra a fait la queue devant la librairie à minuit. Le troisième sera publié en novembre.
— Ils organisent un casting ici ! dit-elle en sautillant sur place.
— Un casting pour quoi ?
— L'adaptation au cinéma !
Une flamme s'allume aussitôt dans mon ventre. Cassandra me sourit d'un air amusé.
— Alors ? Intéressée, finalement ?
Bien qu'on habite à Portland, une ville qui attire les artistes, peu de films sont tournés sur place et les directeurs de casting ne viennent jamais y chercher de nouveaux talents. Les castings sont réservés aux habitants de Los Angeles. Une ville où je n'ai jamais mis les pieds. J'ai supplié mes parents de me laisser y aller. Ils ont refusé sous prétexte que le voyage me déconcentrerait de mes études. Le vrai problème, c'est que je suis la petite dernière, que leur budget est limité et qu'un billet d'avion qui ne mène ni à un mariage ni à un enterrement n'est pas une priorité.
Je passe beaucoup d'auditions à Portland, mais seulement pour des petites pièces de théâtre, comme celle dont on vient de voir l'affiche. Jamais pour de vrais films. J'ai beau avoir dix-sept ans, on continue à me choisir pour des rôles d'enfants. Je mesure un mètre cinquante – c'est petit, même pour une fille de douze ans –, j'ai de longs cheveux roux, ni lisses ni bouclés, et le visage parsemé de taches de rousseur. On est loin du look d'héroïne de film classique. Par contre, je suis parfaite dans le rôle de la petite sœur.
Je me demande s'il y a une sœur dans Locked.
— Où a lieu le casting ? dis-je d'un air faussement nonchalant.
Mes amis me connaissent bien. Ils savent qu'intérieurement je suis excitée comme une puce.
— À l'Aladdin, samedi après-midi.
Jake arrache le flyer du panneau et me le tend.
— Jake ! Et si quelqu'un d'autre était intéressé ?
Cassandra hausse les épaules.
— Comme ça, il y aura moins de compétition. Réfléchis-y, Paige. S'il te plaît ?
Son sourire la trahit. Je sais qu'elle sait que je vais passer ce casting. Elle connaît ma règle d'or concernant les auditions : je ne dis jamais à personne que j'y vais. Je ne sais pas si c'est parce que je suis la plus jeune de la famille, mais je m'attends toujours à décevoir les autres. La devise silencieuse de mes parents : plus on reste près du sol, moins on a de chances de tomber. C'est celle qu'ils ont suivie toute leur vie. Ils sont tous les deux instituteurs – un métier tout à fait honorable, mais pas celui dont ils rêvaient. Ma mère voulait devenir actrice. Elle a joué dans quelques spectacles quand elle était jeune, jusqu'à la naissance de mon grand frère. Elle n'en parle jamais, mais je sais qu'elle a des regrets. Un jour, j'ai fouillé dans sa boîte à bijoux et j'y ai trouvé une enveloppe remplie de billets de spectacles auxquels elle avait assisté, peut-être même dans lesquels elle avait joué. Certains dataient des années 1970, avant même que mes parents se rencontrent. Je ne pense pas qu'on garde de tels souvenirs si on est satisfait du tournant qu'a pris notre vie. Moi, je ne veux pas d'une enveloppe remplie à craquer de vieux billets de théâtre. Je veux des affiches sur les murs avec mon nom en grosses lettres.
Jake passe un bras sur mon épaule.
— Tu ferais une belle August.
— August ? dis-je en levant un sourcil. Tu as lu le livre ?
— Bien sûr ! Je ne suis pas aussi ringard que tu penses.
— Cette saga est géniale, soupire Cassandra. Je ne vais jamais tenir jusqu'en novembre.
Jake hoche la tête, visiblement aussi séduit qu'elle. Je lève les yeux au ciel.
— Vous avez besoin d'un groupe de soutien.
— J'en ai déjà un, plaisante Cassandra. On se rencontre tous les dimanches. Parfois même le mardi, quand c'est vraiment trop dur.
Jake et moi éclatons de rire.
— Tu es folle, Cass.
— C'est pour ça que tu m'aimes.
— Malgré ça.
— Hé ! C'est de la littérature.
— C'est ce que tu as dit de From Heaven. Tu m'as forcée à le lire alors qu'il parlait d'anges en chaleur.
— D'anges gardiens, corrige-t-elle. Ce n'est pas ma faute si tu n'aimes pas les romans.
— Quoi ? J'adore ça !
— La Ménagerie de verre n'est pas un roman, Paige, même si tu l'as lu soixante-douze fois.
— Peut-être, mais c'est quand même de la littérature.
Ce n'est pas que je ne lis jamais de vrais livres. J'en lis de temps en temps, mais pas avec autant d'enthousiasme qu'une pièce de théâtre ou un scénario. J'adore Jane Austen et j'ai lu L'Attrape-cœurs au moins sept fois depuis qu'on l'a étudié en quatrième, mais mon péché mignon, ce sont les scripts. J'ai lu tous ceux qui sont disponibles à la bibliothèque – et il y en a beaucoup – de Rosemary's Baby à Pitch Perfect. J'en connais certains par cœur. Pour moi, tourner leur première page, c'est un peu comme entendre à la radio les premières notes de ma chanson préférée. Quand j'étais plus jeune, je récitais des passages entiers devant le miroir. Scarlett O'Hara, Holly Golightly. Je me prenais pour Audrey Hepburn ou Meryl Streep et je m'imaginais dans un film à succès.
En toute honnêteté, cela m'arrive encore aujourd'hui.
— Bon, qu'est-ce qu'on fait ? demande Cassandra.
Je jette un œil à ma montre, un cadeau que Jake m'a offert pour mes quinze ans. C'est une montre Mickey. Ses mains gantées indiquent l'heure. Jake l'a personnalisée en faisant graver une phrase sur le cadran : « Du chat à la souris ». Chaque année, à Halloween, il se déguisait en chat et moi en souris. Il me pourchassait dans les rues à la recherche des bonbons. Parfois, je nous imagine en couple, tous les deux, et cette histoire prendrait un tout autre sens. Il me dirait : « Je t'ai chassée toute ma vie, et tu m'appartiens enfin. » Je sais, c'est un peu niais, mais c'est aussi romantique.
Jake et moi, on s'est embrassés deux fois, mais il ne s'est rien passé depuis la troisième. C'est avec lui que j'ai vécu mon premier baiser, et c'est le seul garçon à qui j'ai touché les lèvres, à l'exception d'un très bref bisou avec un camarade de colonie de vacances. Mais on n'est pas ensemble. On n'a jamais été ensemble. Je pense qu'on ne veut pas risquer notre amitié. Et puis, en toute honnêteté, j'ai du mal à m'imaginer avec lui.
— Je bosse tout l'après-midi, dis-je en haussant les épaules.
Depuis la cinquième, je passe mes étés à travailler à Trinkets N Things, une boutique d'objets en tous genres qui, comme tout Portland, empeste le patchouli. Le soir, je rentre chez moi imprégnée d'encens, mais c'est un petit boulot tranquille. Je suis bien payée et il y a peu de clients.
Cassandra se tourne vers Jake.
— On va voir un film ?
— D'accord, mais pas le documentaire sur le bouddhisme. Je l'ai déjà vu trois fois.
— Comme tu veux. Et je te rappelle que c'est toi qui as voulu le revoir.
Elle croise mon regard et cligne des yeux, sa façon à elle de faire un clin d'œil. Cassandra est incapable de fermer une paupière à la fois. C'est un truc que j'adore chez elle, comme le fait qu'elle ne sache pas jouer à la marelle ou qu'elle invente ses couleurs préférées : bleu peau-de-myrtille, vert terrain-de-cricket, rouge nez-de-clown. Et puis, c'est une fille sincère. À l'époque où je portais un appareil, elle me prévenait toujours quand un morceau de nourriture se coinçait dedans. On ne se cache jamais rien. Entre nous, pas de secrets.
Jake me dit au revoir. Cassandra dépose un baiser mouillé sur ma joue.
— Amusez-vous bien !
Ils se dirigent ensemble vers le cinéma. J'enfouis le flyer dans ma poche et je marche jusqu'à la boutique. Pas besoin de relire les détails du casting. Je les ai déjà mémorisés. Il faudra que je demande à Laurie, ma patronne, de me libérer plus tôt samedi. Le casting commence à 15 heures. Les filles vont commencer à faire la queue tôt le matin.
Je sais que je n'ai aucune chance de décrocher ce rôle, mais je m'autorise un soupçon d'espoir. Ce week-end, ma vie va peut-être changer.
2
J'entends les hurlements de ma nièce, Annabelle, avant même de franchir la porte. Je ne sais pas ce qui cloche chez cette enfant. Elle pleure tout le temps. Son refus d'être ignorée est assez remarquable. Elle n'a pas deux ans, mais elle sait déjà que pour survivre dans cette maison il faut clamer sa présence haut et fort. En fait, elle a tout compris.
— Il y a quelqu'un ? dis-je en posant mon sac sur un tabouret.
— Païe ! s'écrie Annabelle.
Ma sœur, Joanna, dévale l'escalier avec sa fille sous le bras comme s'il s'agissait d'un ballon de rugby. Elle est toute rouge et elle a les cheveux humides.
— Tu as vu maman ?
— Non, Jo. Je viens juste de rentrer.
Je penche la tête sur le côté pour me mettre au niveau de ma nièce.
— Salut, toi.
Elle me sourit en tendant ses petits bras potelés. Je la prends dans mes bras. Ma sœur pousse un soupir de frustration.
— Ça va, Jo ? Qu'est-ce qui se passe ?
— Passe ! hurle Annabelle.
Joanna et moi sommes les dernières de notre fratrie à ne pas encore avoir quitté le nid. Nos deux grands frères sont partis. Bill – le petit ami de Joanna et le père d'Annabelle – a failli emménager avec nous, mais ses parents habitent juste à côté de l'université dans laquelle il vient d'entrer, ce qui est plus pratique. Sa famille refuse que Joanna s'installe chez eux. Il lui rend visite tous les week-ends. Quand on a dix-neuf ans, un enfant et pas d'argent, on n'a visiblement pas son mot à dire.
Ma sœur m'inspecte de la tête aux pieds. Depuis qu'elle est tombée enceinte, Joanna se prend pour une adulte. Elle avait le ventre rond comme un ballon le jour de sa remise de diplôme, et elle m'ordonnait déjà de ranger ma chambre et de ne pas rentrer trop tard. Comme si devenir mère la transformait en notre mère.
— Tu étais où ?
— Au travail.
— Qu'est-ce que tu faisais ?
— Je dealais de la drogue dans l'arrière-boutique.
Elle lève les yeux au ciel et s'affale sur le canapé.
— Maman devrait être rentrée depuis une heure.
Je frotte le dos d'Annabelle pour la calmer. Elle cligne des yeux un instant, puis se remet à pleurer. Ma sœur se lève et me l'arrache des bras.
— Bon, j'y vais. Dis à maman que je suis partie, d'accord ?
Elle attrape son sac à main. Annabelle me fait au revoir de la main, une larme dévalant sa joue. La porte claque. Après leur départ, le silence m'assomme. Notre maison a toujours été remplie de gens et de bruit. C'était déjà le cas quand j'étais petite, mais c'est devenu pire quand j'ai grandi, avec mes frères qui invitaient leurs amis et Joanna qui invitait Bill.
Je récupère mon sac dans la cuisine, je monte dans ma chambre, je m'assois par terre et j'aplatis le flyer devant moi. Au centre, la silhouette d'une fille. Impossible de distinguer son visage. Au-dessus, écrit en grandes lettres : LOCKED : CASTING OUVERT. J'en ai la chair de poule, comme au théâtre ou au cinéma au moment où les lumières s'éteignent. Comme s'il s'agissait de moi là-haut, sur scène ou sur l'écran. Comme si tout était possible et que, d'un instant à l'autre, ma vie pouvait changer. Un jour, peut-être, les gens me reconnaîtront dans la rue. Je ne serai plus la petite Paige Townsen, l'avorton de la famille. Je deviendrai Paige Townsen, la seule et l'unique. Je n'ai quasiment aucune chance d'être prise, mais quelqu'un devra bien décrocher le rôle. Pourquoi pas moi ?
Mon téléphone sonne. C'est Cassandra. Elle commence à parler avant même que je décroche.
— … et je me suis endormie au milieu.
— Du film ?
— Oui, du film ! Qu'est-ce qu'on fait ce soir ?
Je replie le flyer, gênée de l'avoir encore dans les mains.
— Je ne sais pas. Je suis fatiguée.
— Laurie t'a encore forcée à ranger les étagères ?
— Oui.
Mensonge. J'ai passé la journée à me tourner les pouces derrière la caisse. On n'a eu que deux clients, et ils n'ont rien acheté. J'entends Cassandra et Jake murmurer au bout du fil. J'imagine Cassandra en train de lui tendre le portable et Jake le refuser en grimaçant. Il est terrifié par les ondes et les radiations. Il refuse d'en acheter un, ce qui a tendance à compliquer notre organisation. Heureusement, Jake est souvent en compagnie de l'une d'entre nous.
— On peut passer plus tard ? me demande Cassandra.
— Comme vous voulez.
Jake crie au revoir et elle raccroche.
Au même moment, mon père se gare dans l'allée. Pas besoin de regarder par la fenêtre : je sais qu'il ouvre la portière, contourne la voiture pour attraper sa sacoche, vérifie chaque rétroviseur et chaque pneu, puis la ferme à clé – deux fois – avant de rentrer à la maison. C'est la même routine tous les jours, et sûrement depuis qu'il a appris à conduire. Je l'imagine en train de reproduire ces mêmes gestes sur le parking de l'hôpital les soirs où mes frères et sœur et moi sommes nés. Est-ce que ma mère lui en a voulu ? Pendant toutes ces années, je ne l'ai jamais entendue s'en plaindre.
Je sors sur le palier pour l'accueillir. Mon père passe la porte avec son éternel nœud papillon et une de ses nombreuses vestes en tweed.
— Tu ressembles à un prof, dis-je pour le taquiner.
Il lève la tête en souriant.
— C'est marrant. Je reviens justement de l'école.
— C'est les vacances.
— Les programmes scolaires n'attendent pas, Paige.
Je dévale l'escalier en souriant.
Mon père est le seul membre de notre famille qui me comprenne. C'est aussi la personne la plus discrète que je connaisse. En troisième, je me suis inscrite dans l'équipe de natation du collège. Je devais me lever aux aurores pour assister à l'entraînement. Le premier matin, je suis descendue dans la cuisine, convaincue que tout le monde dormait. J'avais tort. Mon père était en train de boire un café. Il était tellement immobile que, si l'air autour de lui avait été de l'eau, il n'aurait pas créé une seule onde.
Contrairement au reste de la famille, mon père ne dénigre pas mon désir de devenir actrice. Ma sœur me traite d'égocentrique. Mes frères ne comprennent pas ma passion pour la simple et bonne raison qu'il ne s'agit pas d'un sport d'équipe. Ma mère pense que jouer la comédie est un loisir intéressant et un joli rêve, mais pas une activité adaptée à la « vraie vie ».
Mon père ne m'a jamais donné son avis, mais je sais qu'il me soutient. Il répète souvent qu'être parent, c'est comme construire une maison. L'un doit être le toit, l'autre les fondations. Mon père n'est pas grand, mais il est solide. Avec quatre enfants à gérer, il est bien ancré dans le sol.
— Où est ta sœur ? me demande-t-il.
— Aucune idée.
Il hoche la tête et monte dans sa chambre. Il va sûrement passer le reste de la journée à bricoler et réparer ce qui est cassé dans la maison. Je jette un œil par la fenêtre pour m'assurer que ma sœur n'est pas de retour, puis je me dirige vers son étagère. Je passe une main sur les tranches des livres, à la recherche de son exemplaire de Locked. Je ne sais pas pourquoi je ressens le besoin de me cacher. Elle me le prêterait si je le lui demandais. J'ai juste peur qu'elle ne devine mon intention de passer le casting. Si elle l'apprend et que j'échoue, j'aurai à nouveau droit à une leçon de morale. La confirmation que mon rêve est stupide, insipide, impossible. Je l'ai déjà assez entendu.
Que seriez-vous prêts à sacrifier par amour ?
Il suffit d'une simple phrase, imprimée sur la quatrième de couverture, pour que mon cœur s'emballe. Je retourne dans ma chambre, ferme la porte derrière moi et ramasse le flyer que j'ai glissé sous le lit. Je le tiens dans une main, le livre dans l'autre. Sur la couverture, l'héroïne est de dos. De longs cheveux roux tombent en cascade sur ses épaules et s'écrasent dans l'océan, se mêlant aux vagues qui l'entourent, prêtes à l'avaler toute crue.
Je l'ouvre à la première page, et je commence à lire.
3
La matinée de samedi passe très lentement. Il y a encore moins de clients au magasin que pendant la semaine, et Laurie a décidé d'organiser un atelier d'aromathérapie dans l'arrière-boutique. J'ai peur de mourir d'une overdose de bois de santal.
Genre:
-
Praise for Famous in Love:
"Rebecca Serle completely captured what it's like to be a part of Young Hollywood. I absolutely loved Famous in Love. A must-read for anyone curious about life and love behind the scenes."—Bella Thorne, actor and author of Autumn Falls -
"The first-person, present-tense narration highlights Paige's internal conflict, with step-by-step descriptions of swoony kisses for romance-loving readers. This frothy but not frivolous drama is wish fulfillment for any teen who wants to feel the thrill of celebrity and love."—Kirkus Reviews
-
"Serle establishes a glamorous premise in a gorgeous setting, as well as an enticing romance-within-a-romance framework."—Publishers Weekly
-
"Famous in Love is so fun, fresh, and delectable, I'm hooked. More, please. And soon."—National Book Award finalist Deb Caletti, author of Honey, Baby, Sweetheart
-
"Fantasy becomes reality in this exhilarating love story you won't want to put down."—Susane Colasanti, bestselling author of When It Happens
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"With just the right mix of celebrity fantasy and real-girl relatability, this clever Hollywood romance packs more plot twists than the book-to-film blockbusters that inspired it."—Megan McCafferty, bestselling author of Sloppy Firstsand Jessica Darling's It-List
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"I could not put down this book! Loved, loved, loved it. So much romance, so much Hollywood gossip, so much fun."—Sarah Mlynowski, bestselling author of Ten Things We Did (and Probably Shouldn't Have)
- On Sale
- Sep 15, 2015
- Page Count
- 352 pages
- Publisher
- Poppy
- ISBN-13
- 9780316366359
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